Aidants : réparer le lien pour notre santé mentale – SISM 2025

« On ne se rend pas compte qu’on s’isole » : un récit qui parle à tous

Tout commence souvent par de « petites » concessions. La maladie progresse doucement. Les sorties se raréfient. Les rendez-vous s’annulent. Le quotidien se réorganise autour du proche. Dans le témoignage vidéo recueilli par nos psychologues, un aidant raconte deux années d’isolement, presque sans s’en apercevoir. Lui cuisine, fait les courses, « s’occupe de tout » pendant que son épouse reste à la maison. L’entourage se réduit à la famille proche. Puis, l’entrée en EHPAD devient un tournant : priorité à la présence auprès de sa femme, mais aussi redécouverte d’un espace pour soi. Un constat lucide, fréquent dans nos consultations : le don de soi peut devenir un isolement s’il n’est pas soutenu, balisé, partagé.

Pour les équipes, l’isolement de l’aidant doit être cliniquement repéré au même titre que les symptômes du proche : réduction du réseau social, épuisement, culpabilité à « prendre du temps pour soi », rupture avec les loisirs, hypervigilance. Le domicile devient « tout », la charge mentale augmente, les activités cessent. En consultation ou à l’hôpital, posez systématiquement la question du temps pour soi et du relai. Le témoignage le rappelle : prendre soin de soi n’est pas un luxe, c’est un facteur de maintien du soin au long cours.

Quand un professionnel propose un espace de répit et des séances de relaxation, l’aidant « se reconcentre sur lui-même » et découvre qu’il n’est « pas seul ». Le groupe permet d’entendre la souffrance partagée, de normaliser l’épuisement, de partager des stratégies concrètes. Au CHB, la Plateforme d’accompagnement et de répit des aidants (PFR) offre justement ce cadre : écoute, orientation, ateliers, solutions de relayage. Objectif : prévenir la rupture et soutenir le couple aidant-aidé.

Le CHB a adopté un projet psychologique d’établissement qui renforce le rôle pivot des psychologues, du repérage à l’accompagnement des familles, en lien étroit avec les unités de soins et le territoire. Cette feuille de route 2024-2029 ancre la santé mentale et le soutien aux aidants au cœur de l’hôpital.

• PFR – Plateforme de répit : orientation, ateliers, supports pratiques, relais temporaires. À diffuser dans toutes vos consultations, notamment gériatriques, neurologiques, oncologiques. Découvrir la PFR / affiches et supports. Hôpital Simone Veil Beauvais+1

• Équipe Mobile de Gériatrie (EMG) : évaluation, conseils, soutien aux aidants et aide à la décision éthique. EMG – Gériatrie. Hôpital Simone Veil Beauvais

• Douleur chronique : prise en charge psychologique pour stress, anxiété, dépression associés à la douleur — un levier aussi pour l’entourage. Consultation Douleur.

Au-delà du soin, nous créons des moments d’échange : cafés des aidants, rendez-vous santé, actions de sensibilisation. Exemples récents : un Café des Aidants initié par notre service de dialyse, et une soirée « Préserver sa santé mentale » avec nos psychologues et partenaires. Ces formats complètent l’offre de répit et tissent du lien local. Lire l’actualité Café des Aidants • Préserver sa santé mentale