Brigitte Macron salue le travail des équipes de l’UAPED à Beauvais

Les pouvoirs publics ont engagé un maillage national d’unités dédiées pour réduire la répétition des auditions et limiter le traumatisme des mineurs victimes ou témoins. L’UAPED centralise les interventions médicales, psychologiques, sociales et judiciaires et offre un environnement adapté (audition enregistrée, proximité de la pédiatrie) ; elle s’inscrit dans le plan d’action national adossé à l’instruction interministérielle de novembre 2021.

« Redire, c’est revivre. L’idée, c’est que l’enfant soit entendu une seule fois et accompagné tout au long du parcours, sans se répéter dans plusieurs lieux. »  Cyril BOILE, directeur de France Victime

L’UAPED du Centre hospitalier Simone Veil de Beauvais repose sur une coopération exemplaire entre tous les acteurs du territoire. La protection d’un enfant en danger n’est jamais l’affaire d’un seul intervenant : c’est la force du collectif qui permet d’agir vite, juste et avec bienveillance.
Autour de la table, tous les maillons essentiels sont représentés :

• la Préfecture de l’Oise, garante de la coordination institutionnelle et de la sécurité des dispositifs,

• le Tribunal judiciaire de Beauvais et le Parquet, moteurs du pilotage judiciaire,

• le Conseil départemental de l’Oise, chef de file de la protection de l’enfance,

• l’Agence Régionale de Santé Hauts-de-France, pour le soutien sanitaire et logistique,

• la Communauté d’Agglomération du Beauvaisis, partenaire des politiques sociales locales,

• les forces de l’ordre (Police nationale et Gendarmerie départementale), premiers relais d’alerte,

• les associations spécialisées, notamment France Victimes 60 et La Voix de l’Enfant, qui accompagnent les familles dans la durée,

• et bien sûr, les équipes médicales et soignantes du Centre hospitalier Simone Veil de Beauvais, pivot opérationnel du dispositif.

« C’est parce que nous parlons le même langage et que nous partageons la même urgence que ce dispositif fonctionne », souligne le Dr Fanny Schneider.

Le dispositif inauguré par signature de protocole le 11/09/2024 est juxtaposé à la pédiatrie, au 1er étage du pôle Femme-Enfant. La salle d’audition est équipée d’enregistrement audiovisuel, dans un environnement rassurant et adapté à l’âge.

« Ici, on s’adapte à l’âge de l’enfant. On se met à son niveau, on ajuste le vocabulaire et le cadre pour qu’il se sente en sécurité. » — Dr Fanny Schneider

Trois axes structurent l’UAPED de Beauvais :

• Coordination médico-judicio-sociale : un lieu unique où soignants, enquêteurs, magistrats, travailleurs sociaux et associations agissent ensemble.

• Réponse judiciaire : examens médico-judiciaires sur réquisition (police, gendarmerie, magistrat), en lien avec l’UMJ, utilisables dans le cadre des poursuites.

• Audition protégée : salle dédiée avec enregistrement, proche de la pédiatrie, pour concilier preuve et protection

« Tout est pris en charge : l’enquête, mais aussi les particularités médicales et psychologiques ; et mettre l’enfant en sécurité dans un lieu protégé. » — Dr Fanny Schneider

Les situations parviennent via magistrat, services d’urgences, forces de l’ordre, ou signalements. France Victimes 60 coordonne la convocation et la logistique des prises en charge le même jour quand c’est possible (audition + pédiatrie +/- examens complémentaires). L’objectif : réduire les délais, éviter la multi-exposition et sécuriser le parcours.

« L’enfant arrive avec “sa bulle”, son vécu. Notre rôle est de nous ajuster à lui pour que la phase déclarative puisse se dérouler dans les meilleures conditions. » — Dr Fanny Schneider

• 390 interventions (376 en 2023), dont 306 auditions et 84 accompagnements aux expertises médicales (dont 62 ultérieures à l’audition).

• Cadre de commission : 195 faits intrafamiliaux ; 148 extrafamiliaux. 

• Urgences : 13 auditions traitées en flagrance et/ou GAV (14 situations exigeant une réactivité immédiate).

• Typologie : hausse des viols (117 vs 81 en 2023) et agressions sexuelles (112 vs 97), hausse des violences volontaires (92 vs 83) ; baisse des maltraitances (4 vs 9) et corruptions (7 vs 13).