Comment le SAMU 60 et le SDIS 60 vont-ils agir plus vite ensemble ?
Le Centre hospitalier Simone Veil de Beauvais (CHB), siège du SAMU 60, et le Service départemental d’incendie et de secours de l’Oise (SDIS 60) ont signé une convention pour mieux coordonner les secours. Objectif : une prise en charge plus rapide, plus claire et plus sûre, 24 h/24 et 7 j/7, du premier appel jusqu’à l’arrivée aux urgences. Le CHB se place ainsi au cœur d’un dispositif qui facilite le dialogue entre le 15 (SAMU) et le 18/112 (pompiers) et réduit les temps perdus pour les patients comme pour les équipes.
Pourquoi cette signature était attendue
Quand on appelle au secours, chaque minute compte. Cette convention pose des règles simples pour que les centres d’appels du 15 (CRRA 15, centre de régulation du SAMU) et du 18/112 (CTA-CODIS, centre des pompiers) se parlent vite, partagent l’information utile et engagent le bon moyen sans délai. Trois priorités guident le texte : qualité du service, complémentarité des moyens (au sol et héliportés) et évaluation régulière pour s’améliorer. Dit autrement : moins de frictions, plus d’efficacité sur tout le territoire.

Appeler le 15 ou le 18 : un circuit désormais plus fluide
Ce qui change concrètement :
Téléphone. Le 15 et le 18 peuvent se mettre en conférence à trois avec l’appelant, transférer un appel sans coupure et se joindre directement en cas de besoin.
Radio. Un canal commun dit SSU (« Secours et Soins d’Urgence ») facilite le dialogue entre équipes de terrain et médecin régulateur ; l’outil radio ANTARES est coordonné et l’arrivée du Réseau Radio du Futur (RRF) est anticipée.
Informatique. Une interface relie les logiciels des deux centres : informations partagées en temps réel, moins de répétitions pour l’appelant. Le SDIS met au besoin une console partenaire à disposition du CRRA 15.
À retenir : si un arrêt cardiaque est détecté au 18, l’appel bascule vers le 15 sans interrompre le guidage des gestes de secours. Et si une ligne tombe, un mode secours maintient la prise d’appels ; en panne 18/112, un opérateur des pompiers peut être envoyé au 15 pour renforcer le traitement.

Urgences vitales : des « départs réflexes » pour gagner des minutes
Pour certaines situations graves (arrêt cardiaque, douleur thoracique, détresse respiratoire, AVC, hémorragie sévère, accouchement imminent, etc.), un VSAV (ambulance des sapeurs-pompiers) part immédiatement, pendant que le médecin du 15 affine l’orientation. Des arbres décisionnels communs encadrent ces départs pour aller vite sans perdre d’information. Cela concerne aussi des circonstances particulières (noyade, incendie, accident de circulation, intoxication collective…) et certains lieux publics non protégés (grands centres commerciaux, gares, salles de spectacle…).
L’idée clé : réduire les questions à l’essentiel pour déclencher vite, puis accélérer l’accès au médecin régulateur pour sécuriser la suite.

Transports : un cadre clair en cas de manque d’ambulance privée
Il arrive qu’aucun transport sanitaire privé ne soit disponible à temps. On parle alors de carence ambulancière. La convention rappelle la définition légale : il faut des critères cumulatifs (demande du 15, mission de transport sanitaire, indisponibilité prouvée des privés, intervention hors missions propres des pompiers). Dans ces cas, le 15 peut demander au SDIS d’assurer le transport ; le financement est pris en charge par l’hôpital siège du SAMU lorsque l’indisponibilité est établie. Et en période de forte activité, le SDIS peut prioriser ses moyens pour préserver la réponse aux urgences.
Important : un départ réflexe (urgence vitale, lieu public, etc.) n’est jamais requalifié en carence.

À l’hôpital : un accueil VSAV plus direct pour libérer les équipes
L’arrivée aux SAU (services d’accueil des urgences) est mieux organisée : filière dédiée pour les victimes amenées par les pompiers, transmission rapide des informations, adaptation des capacités de brancards pour réduire l’attente des VSAV et les remettre vite en disponibilité opérationnelle. En cas de difficulté d’admission, le chef d’agrès contacte le 15, qui mobilise l’administrateur de garde pour débloquer la situation. Des objectifs de délai sont fixés localement entre établissements et SDIS.

Former ensemble, mesurer ensemble, progresser ensemble
La convention organise des formations communes et des immersions (médecins, infirmiers, assistants de régulation médicale, opérateurs 18, personnels du SSSM – le service de santé et de secours médical des pompiers). Un tableau d’indicateurs suit les délais d’arrivée, la durée d’intervention, les volumes de départs réflexes/régulés, les cas de carence reconnus, et les évènements indésirables (avec une procédure spécifique pour les cas graves signalés à l’ARS). Des réunions régulières permettent de corriger le tir et d’aligner les pratiques.

Cette signature donne un cadre très opérationnel à ce que les équipes vivent déjà : se parler vite, s’engager vite, accueillir vite. Interconnexion 15–18, départs réflexes harmonisés, règles claires en cas de carence, circuits d’accueil aux urgences, plans de secours techniques, formations croisées et mesure des résultats : tout concourt à gagner des minutes et à sécuriser les parcours. Le CH de Beauvais, en tant que siège du SAMU 60, joue un rôle moteur pour ancrer cette dynamique au bénéfice des habitants de l’Oise.
📢 Newsletters médicales
Retrouvez toutes nos newsletters.
🎬La rubrique vidéo de l’hôpital !
Les coulisses du CHB en vidéo.