La réorientation aux urgences l’été
Depuis le 09 juillet 2025, de nombreux hôpitaux mettent en place un protocole de réorientation à l’entrée des urgences. Le principe ? Après une évaluation médicale systématique par un infirmier ou un médecin, certains patients dont l’état ne relève pas d’une urgence vitale ou immédiate peuvent être orientés vers d’autres solutions de soins.
Pourquoi parle-t-on autant de réorientation cet été ? Un contexte sous tension
L’été est une période critique pour les urgences : hausse des accidents de loisirs, vagues de chaleur, tourisme, tout cela augmente fortement la fréquentation. En parallèle, la démographie médicale est sous tension : il est plus difficile de mobiliser des renforts et certains praticiens sont en congé. Cette pression saisonnière aggrave un phénomène déjà bien connu : une partie des passages aux urgences ne concerne pas des « vraies » urgences médicales mais des besoins de soins non programmés qui pourraient être traités ailleurs. Réorienter ces patients est donc une réponse concrète pour réduire l’attente, améliorer la qualité des soins et préserver la disponibilité des équipes pour les cas graves.
D’où vient ce protocole ? Une mesure encadrée par la loi
Contrairement à une idée reçue, la réorientation n’est pas une invention récente. Elle existe dans le Code de la santé publique depuis 2006, mais a été renforcée par un décret de décembre 2023 qui précise qu’un patient peut être orienté vers le SAS ou la médecine de ville pour trouver la solution la plus adaptée. Cette réforme encadre strictement la pratique : l’évaluation initiale est obligatoire et doit être menée par un professionnel de santé habilité. Elle s’appuie sur un protocole médical précis, validé par l’établissement. Le but n’est pas de « refuser » des soins mais de proposer une prise en charge cohérente, plus adaptée et plus rapide, tout en fluidifiant le fonctionnement des urgences.
Comment ça se passe pour les patients ?
Concrètement, à votre arrivée aux urgences, un infirmier ou un médecin réalise une évaluation de votre état de santé : questions ciblées, prise de paramètres vitaux, analyse du besoin. Si votre situation ne nécessite pas de médecine d’urgence, vous êtes orienté vers un autre professionnel ou un service adapté : votre médecin traitant en journée, une maison médicale de garde le soir ou le week-end, ou le SAS via le 15. Vous recevez toutes les informations nécessaires pour comprendre la suite de votre prise en charge. Cette organisation vise à réduire les engorgements, limiter l’attente et recentrer les urgences sur leur mission essentielle : soigner efficacement les urgences vraies et graves.

USIP – Unité de Soins Intensifs Polyvalents